Le romarin, dans la tradition européenne, symbolise l’amour fidèle (au Moyen Âge, le romarin ornait les coiffes des mariées), la mémoire (dans la Grèce antique, les étudiants en tressaient des couronnes pour se concentrer, car on croyait que son parfum stimulant aiguisait l’esprit), et symbolise aussi la purification (on l’appelle en provençal, « encensier »)
Le nom « romarin » viendrait du latin « ros marinus » (rosée de mer) ou bien du grec « rhops myrinos » (buisson aromatique), On l’appelle également « herbe-aux-couronnes »,
En 1370, d’après une légende, Elisabeth la reine de Hongrie, malgré ses 72 ans, aurait conservé toute sa beauté juvénile, grâce à la célèbre Eau de Hongrie, réalisée à base de fleurs de romarin.
Plusieurs études scientifiques démontrent des résultats remarquables des effets de l’huile essentielle de romarin sur la mémoire. Selon les travaux du Dr Mark Moss, le seul fait de renifler de l’huile essentielle de romarin officinal à 1.8 cineole augmenterait la mémoire !
A écouter une jolie pièces musicale sur le romarin https://musicordes.fr/kreisler-schon-rosmarin-joli-romarin/
La légende du Romarin:
Quand l’étoile de Bethléem est apparue dans le ciel à la naissance de Jésus, il paraît que les végétaux ont pu prendre la parole. Chacun voulait montrer que c’était lui qui pouvait mieux servir le nouveau petit roi et sa famille.
«Je peux très bien les servir, dixit le dattier. Avec mes longues frondes, j’offre une ombre bienfaisante lors des journées torrides. De plus, mes fruits délicieux frais ou séchés les nourriront durant toute l’année. C’est certainement moi qui serai le plus utile!»
«Vous vous trompez, répondit la canne à sucre. C’est de loin moi qui serai le plus utile à Jésus et à ses parents. Avec ma sève si sucrée, on peut faire des bonbons qui feront sourire le petit, des boissons douces pour étancher sa soif et des tartinades sucrées pour beurrer son pain. Il est évident que c’est moi qui serai le plus utile!»
«Vous avez tort tous les deux! s’écria le blé. D’où vient le pain quotidien, l’aliment de base de tous les hommes, sinon de mes grains? Regardez comme Joseph oeuvre fort pour me semer, me récolter et pour réduire mes grains en farine, et comme Marie en fait non seulement le pain, mais de délicieux biscuits et crêpes, de quoi faire plaisir à tous. Assurément, c’est moi qui serai le plus utile!»
«Mais aucun de vous ne peut protéger la famille sainte contre les viles soldats du roi Hérode, qui menace de tuer tous les bébés de Bethléem, ajouta pour sa part le rosier. Moi, par contre, avec mes épines si acérées, je peux entourer la famille sainte et les protéger de toute attaque. Nul n’osera traverser une haie de rosiers! De plus, mes jolies et si parfumées fleurs feront sourire de joie le petit Jésus. C’est évidemment moi qui serai la plante la plus utile!»
Et ainsi chaque plante s’exprima, vantant ses mérites. Il n’y a qu’un, simple arbuste, qui resta coi. Que pouvait-il offrir à Jésus et à sa famille? Il n’avait rien de remarquable, que de simples fleurs blanches sans beaucoup d’éclat. Ainsi, l’arbuste écouta les fanfaronnades des autres, sans mot dire, le coeur triste.
Mais quelques jours plus tard, Marie sortit de l’étable laver le linge de la petite famille. Après l’avoir bien essoré, elle chercha un endroit pour l’étendre pour le faire sécher. Elle essaya d’étaler sa cape mouillée sur les feuilles froides du dattier, mais elles étaient tellement placées haut qu’elle n’y parvint pas. Ensuite, elle tenta la canne à sucre, mais sous le poids du cap, ses tiges plièrent, plièrent, plièrent jusqu’à toucher au sol. Quant au blé, elle ne tenta même pas l’expérience : ses tiges ne résistent même pas aux pluies fortes, encore moins au poids d’un vêtement détrempé. La pauvre plante se serait trouvée complètement écrasée! Enfin, le rosier avait des épines si menaçantes qu’elle n’osa même pas l’approcher de peur de faire déchirer les vêtements.
Puis elle remarqua l’arbuste. De taille modeste, il était parfaitement à sa portée. Intéressant! Et ses tiges étaient rigides et résistantes. De plus, comme il était plus large que haut, il y avait suffisamment de place pour pouvoir supporter tous les vêtements à sécher. Peut-être que?
Ainsi, Marie étendit le linge sur l’arbuste qui se gonfla alors de fierté. Maintenant il savait qu’il était au moins aussi utile à la famille sainte que toute autre plante. Mais un miracle eut lieu quand Marie ramassa le linge désormais sec quelques heures plus tard : le bleu violet de sa cape avait déteint sur les fleurs blanc terne de l’arbuste, les laissant d’un beau bleu tendre. Aussi, l’odeur sainte du lange du bébé Jésus s’était imprégnée dans le feuillage étroit de l’arbuste. Et depuis ce jour, l’arbuste porte des fleurs bleues et son feuillage dégage à un arôme agréable qui plaît à tous. Marie, voyant la beauté de l’arbuste et s’imbibant de son superbe arôme, s’exclama : «Vous, vous êtes vraiment ma plante préférée!»
Mais quel est cet arbuste aux fleurs bleues et au feuillage si délicieusement parfumé? Mais le romarin, bien sûr. Même son nom raconte la légende, car romarin dérive du latin Rosmarinus, qui veut dire, bien sûr, «rose de Marie»!